MOI, MUSTAPHA, NE PLACE DIDEROT SUR LA DALLE DU VAL D'ARGENTEUIL RECIT Partie 17

suite de la partie 16                                                                copyright jm bouchain

Je revins à la cuisine, tout beau, tout propre.

- Alors, tu l'as rencontrée en bas?

- Non, hier, dans le train.

- Tu es un rapide.

- Bon, elle est brune, se prénomme Corinne, elle a vingt quatre ans et est bibliothécaire.

J'attaquai la deuxieme tartine  Ma mère chérie m'en avait préparé quatre!

- Bien, maintenant, je vais dormir. Qu'on ne me dérange pas!

- Il parle comme dans les films, maintenant!

Je me glissai sous la couette.La vie était belle.

                                                                                            xxxxxxxxxxx

Corinne me proposa d'habiter chez elle. Mon école de journalisme étant près du Louvre, mon travail pour Richard a quatre stations de métro, je ne pouvais pas espérer mieux.

Mais comment annoncer cela à maman?

Finalement, elle accepta bien vite cette solution. Elle eut une phrase curieuse le jour de mon départ. " A bientôt, mon fils."

Je m'installai chez ma petite chérie. Il y avait des livres jusque dans les toilettes! Elle me laissait un mot tous les matins, avec le planning de la journée: vaisselle, aspirateur, poubelles. Sur chaque billet, elle déposait un gros baiser avec son rouge à lèvres.

Faire la vaisselle, moi, l'homme!

La première fois, j'éclatai de rire. Et fis la vaisselle.

" De toute façon, mes copains d'Argenteuil ne viendront jamais ici, alors?

Je ne vis pas le temps passer, la première semaine. Corinne était un ouragan pour tout. On ne s'endormait pas avant trois heures du matin. Le maudit réveil, lui, ne nous oubliait pas trois heures plus tard!

Bien sûr, ma mère m'appelait chaque soir, me demandant si je travaillais bien à l'école, si je changeais de vêtements chaque jour, si je mangeais bien.

" Elles sont toutes comme ça les mères?"

( à suivre)