MOI, MUSTAPHA, NE PLACE DIDEROT SUR LA DALLE DU VAL D'ARGENTEUIL RECIT Partie 31

suite de la partie 30                                                                       copyright jm bouchain

Je repris une boisson et Nassreddine arriva avec son grand sourire et ses yeux bleus.

- Que je suis content de te voir. Viens à la maison.Mes deux frères sont rentrés des camps. Ils ont été torturés.

- !!!

- Tu ne lis pas les journaux? Mes frères étaient tous les deux au F.I.S. Mon petit frère est devenu bizarre, il déteste les Français, il ne te dira pas bonjour.

- Je peux dormir à l'hôtel.

- Tu es fou! Je voulais te prévenir, c'est tout. Tu verras mon père ce soir. C'est vrai que tu écris des scénarios?

- Oui.

L'entrée de la Casbah était toute proche. Nous entrâmes dans un immeuble élégant.

Sa mère nous attendait sur le seuil de la porte.

- Bienvenue à la maison, Mustapha.

- J'ai les boîtes de croquettes pour la petite chatte.

- Elle va être contente, Grisette. Grisette, viens voir, la France est arrivée!

L'animal arriva en courant, se frotta à mon pantalon.

Mon cousin me guida vers sa chambre. Son grand frère était allongé sur un divan. Il était torse nu et je remarquai tout de suite son dos, tout rouge.

- C'est quoi, cà?

- Des coups de bâton, au camp.

Je sentis une présence derrière moi. C'était le petit frère. Je lui fis face et lui tendis la main. Peine perdue. Il me regarda méchamment et s'en retourna dans sa chambre.

Ma tante apporta du thé et des gâteaux.

- Montre à Mustapha la salle de bains et les toilettes.

Après mes ablutions, Nassredine me demanda quel était mon programme.

- Je voudrais faire des photos d'Alger, c'est possible?

- Avec moi, oui. Mon père est encore un personnage important du Parti. Le quartier de Kouba est à éviter. On ira voir le monument aux morts contruit par les Canadiens.

                                                                                           xxxxxxxxxx

La cité commerciale, qui ressmblait au forum des halles de paris était fermée.

Le momument aux morts m'impressionna par son gigantisme.

Finalement nous entrâmes dans Kouba.

Tout était sale, triste.

- Viens, on va redescendre par les quartiers chics. C'est le quartier des ambassades. On va aller boire un verre.

- Oui, mais où?

Dans un tournant, mon cousin entra dans une cave.

- Viens. N'aies pas peur. Je viens chaque jour, ici.

Un bar était ouvert dans ce local souterrain.

Tout le monde salua Nassreddine.

- Tu veux quoi? Une bière?

- Oui, merci.

- Nasser, une bière pour mon cousin et pour moi, un whisky, s'il te plait. Demain nous irons au bord de la mer.

(à suivre)