HAMAMETT: Poème de jm bouchain
copyright jm bouchain
poème écrit en 1982
Quatre heures du matin.
Les touristes imbéciles dorment encore.
La lune prend le chemin du sommeil.
Le muezzin, depuis le fort
Appelle ses fidèles.
Quatre heure trente du matin.
Les bateaux remplis de poissons transis,
Rentrent au port pour le festin.
Cinq heures du matin.
Abdelhamid fait un cauchemar.
Il a bu trop de vin.
Il est rentré bien tard.
Il est resté près de l'hôtel,
Jusqu'à deux heures, avec Pierre.
Ils ont bavardé et ri comme de grands enfants,
Sur le sable blond.
Abdelhamid habite le premier village,
Après Hamamett, sur la route de Tunis.
Sa maison est entourée de vignes volages,
D'oliviers, de citronniers, de jasmin, d'iris.
Dans quelques jours il repart en Libye,
Pour travailler sur les grands chantiers.
Puis, au retour à la maison,
Il mettra son beau costume,
Pour se rendre en Suisse. Il y est invité.
Six heures du matin.
L'autocar pour la capitale passe
Près de Bir Bour Regba.
Pierre regarde par la vitre,
Car, il espère voir Abdelhamid, là.
Sur le bord de la route.
Avec sa grande tignasse noire,
Il y est.
Avec Béchir, il mange une poire.
Son ami, depuis le bus,
Lui fait signe de la main.
Il a les larmes aux yeux, notre tunisien.
- Je te téléphonerai demain.
- Oui, si Allah le veut!