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livres et photos de jm bouchain
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21 août 2012

LES QUATRE PORTES OU "VOUS N'AVEZ PAS VU MON T54? " Théâtre JM BOUCHAIN 4ème partie

quatrième partie                                                     copyright jm bouchain

(Le noir aveugle l'interpelle)

- Hey man, faut jamais désespérer dans la vie.

- Tu crois?

- Ecoute ma vie. Ma mère m'aimait beaucoup. Elle m'aimait trop. Elle n'aimait pas ma soeur. Elle la détestait. Elle lui tapait dessus avec un parapluie. Ma petite soeur avait toujours peur de maman. Elle était toujours très occupée, à panser ses blessures. L'instirutrice s'étonnait de voir ma soeur, chaque jour, venir avec des bleus, des ongles cassés ou des cheveux en moins! Ou des brûlures lorqu'elle prenait la soupière dans les jambes! Ma mère n'aimait pas beaucoup mon père, non plus. Il a quitté très tôt le domicile conjugal. Après, j'ai eu d'autres pères. Tous les trois ou quatre jours. Le matin, je rejoignais souvent, ma mère, dans son lit. Il y avait un papa. Je leur faisais un gros baiser. Ils me serraient dans leurs bras. J'avais chaud. On était bien. Mes papas arrivaient le soir, avec des fleurs et des chocolats, et des jouets pour moi. Ma mère rencontrait ces papas dans la rue. On s'asseyait dans le premier bistrot. On buvait un thé, on mangeait des religieuses. Un fois, on a pris le train. Le grand.Celui qui va à la mer. C'étaient les vacances. Ma mère avait inventé un jeu. On devait, ma soeur et moi, aller vers des messieurs et leur demander s'ils voulaient être notre papa. On les conduisait vers maman. Ils allaient à l'hôtel. Nous, on continuait nos pâtés de sable. Une fois, un monsieur m'a dit: " je n'ai pas besoin de ta mère pour être ton papa!". Maman n'a pas voulu que je suive ce papa! Au marché, sur le port, nous avons acheté une langouste. Pour faire peur à ma soeur. Elle avait de ses pinces! Le soir même, ma petite soeur n'ayant pas voulu faire sa prière, je l'ai dit à ma mère. La langouste, crac, dans la fesse gauche! Elle a beaucoup pleuré ma petite soeur. Pas autant que la langouste, quand on l'a fait bouillir! Nous sommes rentrés à nouveau à paris, avec le train de nuit. On avait des couchettes. Un monsieur est entré dans notre compartiment. Maman avait froid. Il l'a réchauffée! C'était gentil. Revenus au petit matin dans la capitale, ma soeur a encore pleuré, parcequ'elle avait oublié sa poupée dans le train. Elle a reçu un coup de parapluie. On ne perd pas sa poupée! Une dame a insulté maman. J'ai donné un coup de pied dans le tibia de cette femme. Quelques jours après notre retour, visite imprévue d'une assistante sociale. Maman faisait de la comptailité avec un papa. La fonctionnaire chercha ma soeur. Elle la trouva à la cave, attachée sur une chaise, toute sale. A ses côtés, il y avait, dans une assiette, une tranche de jambon toute verte! Dix minutes plus tard, deux messieurs ont emmené ma mère et le papa. Je n'avais plus de maman. On nous a conduit chez une grand-mère, à la campagne. Elle avait de la moustache. Elle était méchante avc moi. J'allai voir les vaches dans le pré. Ensuite, on nous a transféré à la DDAS. Avant de quitter la ferme, je suis allé dire au revoir à ma vache préférée qui s'appelait LAITUE. Elle me refilait son bon lait, tous les matins. Elle m'a parlé la vache, oui, oui! Elle m'a dit: "soies sage négro, on se reverra aux prochaines vacances!" Je suis sûr qu'elle pleurait la vache. Je suis revenu l'été suivant. LAITUE, ils l'avaient emmenée à l'abattoir, les vaches! Je me suis vengé. J'ai mis le feu à la ferme. La grand-mère n'a pas eu le temps de sortir. On m'a conduit dans un grand château. On disait que j'étais malade de la tête. J'avais un lit dans un grand dortoir. Les autres me cognaient. L'éducateur arrivait. Il sortait sa ceinture et cognait. Il éduquait.

à suivre

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